Mardi, la chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca a décidé de repousser au 9 juin l’examen du dossier explosif de Reda A., dit “Turbo”. Soupçonné de plusieurs homicides, il est notamment poursuivi pour son implication présumée dans le meurtre du mari de la chanteuse marocaine Rim Fikri.
Le report a été motivé par deux éléments : l’absence de défense formellement constituée pour le principal accusé, et la nécessité de réentendre la chanteuse, partie civile, dans le cadre des nouvelles pièces versées au dossier.
Reda A. n’est pas seul à la barre. Cinq autres coaccusés, dont Said A. et Mohamed J., sont poursuivis pour enlèvement, séquestration, torture et assassinat avec préméditation.
Déjà acquitté en avril 2023 dans un volet précédent de l’affaire, Reda A. avait été extrait de prison après une nouvelle enquête relançant les accusations autour de la mort du mari de Rim Fikri. Une relance qui redistribue les cartes d’un procès déjà mouvementé.
Un passé judiciaire lourd, des identités multiples
Condamné à 21 ans de prison par contumace en France pour un règlement de comptes en 2007, Reda A. avait pris la fuite vers le Maroc sous une fausse identité : Karim Ramadan Charki.
Son nom refait surface en 2022 dans une ordonnance du juge d’instruction de Casablanca, qui évoque des faits de complicité d’enlèvement et de meurtre. Parmi les éléments retenus : les déclarations d’un témoin clé, Bilal Jerrad, et la découverte du corps d’un homme dans une forêt de Casablanca, identifié comme le mari de la chanteuse.
Le nouveau procès s’annonce très suivi. D’une part pour le profil de “Turbo”, figure connue dans les milieux du trafic de drogue. D’autre part en raison de l’implication indirecte de personnalités publiques comme Rim Fikri.
La prochaine audience pourrait faire émerger des révélations décisives. La justice entend explorer tous les liens entre les différentes affaires liées à Reda A., et lever enfin le voile sur ce dossier tentaculaire mêlant drogues, identités fictives et meurtres à répétition.
