Le ton est direct, l’appel assumé. Lors d’une rencontre organisée au complexe Mohammed VI de football à Maâmora, des membres du gouvernement ont encouragé les entreprises marocaines à s’engager pleinement dans les projets liés à l’organisation de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde 2030.
Une initiative conjointe de la CGEM et de la FRMF, pensée comme un levier de mobilisation pour le secteur privé, invité à accompagner une dynamique déjà enclenchée sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
“Un processus engagé depuis 25 ans”
Pour Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget et président de la FRMF, l’enjeu dépasse la seule organisation des compétitions sportives. « L’organisation de la Coupe du Monde s’inscrit dans un processus de développement entamé depuis plus de 25 ans », a-t-il affirmé, rappelant que les infrastructures structurantes du pays — comme le TGV ou les aéroports — ont précédé cette échéance.
« Avec ou sans la Coupe du Monde, le Maroc avance dans une logique claire de développement, portée par la vision éclairée de Sa Majesté le Roi », a-t-il insisté.
Un tissu industriel à intégrer pleinement
De son côté, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a appelé à plus de flexibilité dans les cahiers des charges publics pour permettre une intégration renforcée des entreprises locales. « Il faut plus de compréhension et d’intégration du tissu industriel marocain », a-t-il déclaré, en s’adressant directement aux responsables des établissements publics porteurs de projets.
Aux entrepreneurs, il a lancé un message sans détour : « Investissez. Donnez des produits compétitifs. C’est le moment. On est avec vous, mais il faut monter en qualité et s’engager à nos côtés. »
Le tourisme en quête d’un nouveau palier
Fatim Zahra Ammor, ministre du Tourisme, voit dans la Coupe du Monde « une opportunité en or » pour accélérer la montée en gamme du secteur. Le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes en 2024, un record qui place le Royaume en tête des destinations africaines.
Elle prévoit entre 1 et 2 millions de visiteurs supplémentaires à l’occasion du Mondial 2030, dont 40 % des retombées économiques devraient concerner le tourisme. « L’audience télévisée cumulée dépasse les 5 milliards de spectateurs. Cette visibilité mondiale est sans précédent », a-t-elle souligné.
Culture, jeunesse et récit national
Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, a mis en avant l’ambition de faire des grands événements sportifs un catalyseur culturel. « La culture et le capital humain sont le socle de notre émergence. Nous devons intégrer ces dimensions à tous les niveaux de l’événement », a-t-il expliqué.
Il a évoqué des initiatives comme le Pass Jeunes ou le programme Nostalgia, appelés à se renforcer et à s’institutionnaliser dans le cadre du Mondial. « Ces événements sont une opportunité pour transmettre nos récits, valoriser nos sites et faire vivre notre patrimoine », a-t-il insisté.
Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale et des Sports, a assuré que les moyens nécessaires ont été mobilisés. Le ministère, tutelle de la SONARGES, est chargé de la gestion, maintenance et mise à niveau des stades jusqu’en 2030. Il a affirmé que tout sera prêt pour la CAN 2025, tant en matière d’équipements que de partenariats.