La façade singulière de la Villa Sbouaâ s’est effondrée sous les coups de bulldozers, mercredi, à Salé. Située dans le quartier Chemaou, en bordure de la route côtière, cette bâtisse reconnaissable entre toutes avait fini par s’imposer comme un repère visuel, à la croisée des souvenirs de riverains et des photos partagées sur les réseaux.
L’opération, menée par les autorités locales, fait suite à une série d’infractions relevées sur le site. Des travaux avaient été réalisés sans autorisation, et des modifications jugées non conformes au plan d’aménagement ont été constatées. Un ordre de démolition a alors été émis dans le cadre des procédures prévues par la législation sur l’urbanisme.
L’image de la villa en ruines a rapidement circulé en ligne, provoquant une vague de réactions contrastées. Certains internautes ont exprimé leur désarroi, regrettant la disparition brutale d’un bâtiment atypique, dont l’esthétique tranchait avec le paysage urbain classique. D’autres se sont dits stupéfaits qu’aucune tentative de reconversion ou de sauvegarde patrimoniale n’ait été envisagée.
Face à l’émotion, d’autres voix insistent sur l’essentiel : l’application de la loi. Pour ces derniers, aucune popularité ne saurait justifier le maintien d’une construction illégale, quelles que soient ses qualités architecturales ou son pouvoir d’attraction.
Longtemps tolérée, la villa était devenue un point de repère urbain, sans pour autant respecter les normes réglementaires. Cette démolition soulève ainsi une question plus large sur la gestion du patrimoine architectural non classé, souvent laissé à l’appréciation subjective, entre mémoire collective et exigence de conformité.
