Le verdict est tombé ce lundi 30 juin. Hamid El Mahdaoui, directeur du site Badil, voit sa peine confirmée par la Cour d’appel de Rabat : 18 mois de prison ferme et 1,5 million de dirhams d’amende au profit du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.
L’affaire remonte à février dernier, lorsqu’El Mahdaoui est poursuivi suite à des déclarations liant le Parti authenticité et modernité (PAM), dirigé par Ouahbi, à un dossier sensible : celui du présumé baron de drogue surnommé « l’Escobar du Sahara ».
Ouahbi, agissant en sa qualité de secrétaire général du PAM, avait saisi la justice pour diffamation, calomnie et injure publique. Selon la défense, les propos du journaliste portaient atteinte à l’intégrité du parti et à la réputation de son leader. Une indemnisation initiale de 10 millions de dirhams avait été réclamée.
Le tribunal a finalement tranché pour un montant bien inférieur, mais a maintenu la sanction pénale. El Mahdaoui est reconnu coupable de diffusion de fausses informations et d’accusations diffamatoires.
La décision relance le débat autour de la liberté d’expression et de la marge de manœuvre des journalistes dans le traitement de sujets politiquement sensibles. El Mahdaoui, déjà connu pour ses prises de position tranchées, se retrouve à nouveau au cœur d’un bras de fer judiciaire à forte résonance.
Aucune déclaration officielle du journaliste ou de ses avocats n’a été rendue publique après la confirmation du jugement.