Le Raja Casablanca amorce un virage décisif. Et pour mener cette transformation, le club mise à nouveau sur Jawad Ziyat. Nommé président, l’ancien dirigeant retrouve une institution qu’il connaît bien, dans un contexte de mutation profonde vers le statut de société sportive.
Son retour n’est pas anodin. À 57 ans, Ziyat cumule une double casquette : celle d’un manager formé aux standards internationaux, et celle d’un dirigeant sportif aguerri. Son premier passage à la tête du Raja, entre 2018 et 2020, avait été marqué par un triplé remarquable : championnat national, Coupe de la CAF et Supercoupe continentale. Des titres qui avaient réinstallé le club dans le haut du tableau africain.
Né à Rabat, diplômé en physique puis ingénieur de Supélec, Ziyat a d’abord fait ses armes dans l’industrie, chez Procter & Gamble. Il y gère des marques mondiales et affine sa maîtrise du marketing stratégique. Dans les années 2000, il prend la direction de Jet4you, compagnie low-cost marocaine. Ensuite, il fonde un cabinet de conseil, multipliant les missions dans des secteurs variés : immobilier, tourisme, distribution, énergie.
Ce parcours dans l’univers des affaires l’équipe d’une vision transversale et d’un solide savoir-faire en gestion de projets complexes. Une expérience qu’il transpose avec méthode dans le milieu du sport.
Piloter la mue du Raja
Le défi est de taille. Le Raja est engagé dans un processus de transformation en société sportive, conformément aux exigences du nouveau cadre législatif marocain. Cette mutation structurelle implique une refonte de la gouvernance, une rationalisation financière et une montée en gamme de la stratégie sportive.
Ziyat n’arrive pas en terrain inconnu. Il connaît la maison, les attentes des supporters, les équilibres internes et les contraintes du football professionnel. Sa mission : accompagner la mutation du club sans renier son identité ni sa vocation populaire.
Le retour de Jawad Ziyat à la présidence du Raja sonne comme une volonté de continuité dans le changement. Entre héritage sportif et impératifs économiques, le club veut poser les fondations d’un modèle durable. Et confie cette tâche à un dirigeant qui allie passion, méthode et maîtrise du jeu institutionnel.