Le marché marocain de l’œuf s’envole. En quelques jours, le prix à la production a bondi de 0,85 à 1,12 dirham l’unité. Une hausse brutale qui alarme aussi bien les producteurs que les consommateurs. D’après des sources du secteur, cette tendance pourrait se poursuivre, faute d’intervention ou de régulation visible.
La hausse divise. Certains y voient l’effet direct des vagues de chaleur, qui perturbent le rythme de ponte dans les élevages. D’autres invoquent un simple déséquilibre entre l’offre et la demande, sans manipulation délibérée. Ce flou nourrit les tensions. Distributeurs et commerçants dénoncent un manque de communication officielle, appelant le ministère de l’Agriculture à faire la lumière sur la réalité du marché.
Des représentants du secteur appellent à relativiser. Selon eux, les exploitations sont de mieux en mieux outillées pour faire face aux aléas climatiques. Climatisation, automatisation, meilleure gestion de l’alimentation : des outils qui devraient, en théorie, garantir la stabilité. Pourtant, le doute persiste. Les chiffres manquent. Et sans diagnostic clair, difficile d’anticiper l’évolution.
En bout de chaîne, l’acheteur reste sans réponse. Face à une hausse des prix mal expliquée, le pouvoir d’achat s’érode. L’été, propice à la consommation d’œufs, pourrait aggraver la pression. Les professionnels réclament des actions rapides, des visites de terrain et des données vérifiées. Car au-delà du prix de l’œuf, c’est la confiance dans la régulation du marché qui est en jeu.