Accusé de cyberescroquerie à grande échelle, un Algérien de 39 ans, arrêté en France, pourrait écoper de 207 ans de prison aux États-Unis. Sami D., interpellé à Paris à l’été 2024, est visé par un mandat d’arrêt émis par la justice américaine pour des faits remontant à la période 2017-2020.
D’après les autorités américaines, il aurait détourné des noms de domaines sur internet, revendus entre 60.000 et 2 millions de dollars pièce. À cela s’ajoute une accusation d’usurpation d’identité d’un juge en Virginie, État d’origine du mandat.
Une défense qui nie en bloc
Désormais placé sous bracelet électronique, Sami D. continue de nier les faits. Il affirme être victime d’une erreur judiciaire, et évoque une usurpation d’identité passée. « Il est totalement innocent », a martelé son avocat Me David-Olivier Kaminski, mercredi lors d’une nouvelle audience à Paris.
Le cumul des charges pourrait théoriquement lui valoir 207 ans de prison : 200 pour fraude informatique, 2 pour usurpation aggravée et 5 pour falsification de signature.
Un système judiciaire pointé du doigt
La défense dénonce l’incertitude du système pénal américain. Bien que les autorités US aient évoqué des remises de peine possibles — 58 jours par an, ou une éventuelle grâce présidentielle —, l’avocat reste sceptique : « Même avec cette réduction, il lui resterait 176 ans à purger », a-t-il souligné. Il qualifie l’extradition de « pari judiciaire », évoquant un « loto américain ».
Décision le 3 septembre
La chambre de l’instruction avait précédemment demandé un complément d’information sur les conditions de détention et les aménagements de peine possibles aux États-Unis. Elle rendra sa décision finale le 3 septembre.
D’ici là, Sami D. reste en liberté surveillée. L’affaire relance le débat sur la coopération judiciaire entre la France et les États-Unis, et les écarts de traitement pénal entre les deux pays.