Les propos tenus récemment par Abdelilah Benkirane sur la place des femmes dans la société continuent de susciter l’indignation. Selon Yabiladi, plus de 30 associations, réunies au sein de la Coordination féministe pour la réforme du Code de la famille, ont publié un communiqué ce lundi pour condamner ce qu’elles qualifient de discours « rétrograde et archaïque ».
Dans ses déclarations, le secrétaire général du PJD a suggéré que le mariage serait « la seule voie » vers une vie décente pour les jeunes femmes, reléguant au second plan le droit à l’éducation et au travail. Une position que les signataires rejettent fermement, dénonçant une attaque contre les acquis construits depuis des décennies.
Une attaque contre l’État moderne ?
Pour les organisations féministes, les propos de Benkirane ne sont pas isolés. Ils s’inscrivent dans une tentative de saper les fondements de l’État moderne, en niant les efforts consentis pour garantir aux filles l’accès à l’éducation. Elles rappellent que ces progrès ont été rendus possibles grâce à des politiques publiques, des lois, et l’engagement d’acteurs de tous horizons.
Le communiqué dénonce également une « faillite intellectuelle et morale » de la part de l’ancien chef du gouvernement, l’accusant de nourrir l’ignorance et de banaliser des pratiques comme le mariage précoce et l’exploitation des mineures.
Appel à une condamnation claire
Pour les signataires, l’éducation reste un droit fondamental pour toutes et tous, un levier essentiel pour accéder aux autres droits. Elles appellent les parents à soutenir l’instruction de leurs filles, et les élites politiques et culturelles à condamner sans ambiguïté ces déclarations.
La Coordination affirme que la dignité des femmes passe par l’autonomie et l’égalité des droits. Et rappelle que toute tentative de remettre en cause ces principes doit être fermement rejetée.