Le Centre marocain de lutte contre l’intoxication et de vigilance pharmaceutique (CAPM) a lancé cette semaine une alerte nationale. Le signalement concerne un produit vendu sous l’appellation « miel royal », présenté comme un complément naturel. En réalité, ce miel contenait des substances actives utilisées dans le traitement de la dysfonction érectile.
Le décès d’un patient de 27 ans a mis en lumière le danger. Atteint d’une cardiopathie congénitale, il avait consommé ce miel pour améliorer ses performances sexuelles. Quelques minutes après, il a développé une myocardite aiguë, suivie d’une insuffisance rénale sévère. Malgré une prise en charge en soins intensifs, il n’a pas survécu.
Les analyses du CAPM ont montré que le produit contenait du sildénafil et du tadalafil, molécules prescrites uniquement sur ordonnance médicale. Aucune mention n’en figurait sur l’étiquetage, ce qui constitue une fraude grave.
Derrière une apparente naturalité, le produit exposait les consommateurs à des risques cardiaques, rénaux et neurologiques. L’affaire relance le débat sur la prolifération de compléments alimentaires vendus en ligne, sans traçabilité ni contrôle.
Les autorités sanitaires ont décidé du retrait immédiat des lots restants de ce miel sur le marché. Le CAPM invite les consommateurs à éviter tout achat de produits similaires, particulièrement ceux diffusés sur internet.
Les professionnels de santé sont également appelés à la vigilance. Tout patient présentant des symptômes cardiaques ou rénaux inexpliqués doit être examiné sous l’angle possible d’une intoxication liée à ce type de produits. Les cas suspects doivent être signalés pour renforcer la surveillance.
Pour les spécialistes, cette affaire illustre un phénomène préoccupant : la diffusion de produits « fortifiants » sur les réseaux sociaux. Derrière des promesses d’énergie ou de performance, ils cachent parfois des substances actives dangereuses.
Le CAPM souligne l’importance d’une régulation plus stricte du marché des compléments alimentaires. Il appelle aussi à lancer des campagnes de sensibilisation pour alerter les consommateurs sur les dangers réels de ces produits en apparence anodins.