Pour la neuvième journée consécutive, les jeunes du mouvement GenZ212 se sont rassemblés, dimanche, face au Parlement à Rabat. Pendant plus de deux heures, ils ont scandé leurs revendications : une santé publique digne, une école rénovée, des emplois décents et une lutte réelle contre la corruption.
Contrairement aux premiers jours de la contestation, marqués par des tensions dans certaines villes, la manifestation de Rabat s’est déroulée dans un calme absolu. Pas d’affrontement, pas de débordement. Une discipline saluée par les observateurs et que les participants présentent comme « la preuve de la maturité du mouvement », selon des témoignages recueillis par Lesinfos.ma.
Face au Parlement, les voix se sont élevées contre ce qu’ils appellent « le Maroc des inégalités ». « Ce Maroc des classes, il y en a qui travaillent et d’autres qui chôment », ou encore « Assez de corruption, vous avez défiguré le pays », ont scandé les jeunes manifestants.
D’autres slogans, plus directs, visaient le gouvernement d’Aziz Akhannouch, accusé d’être responsable de la détérioration du pouvoir d’achat et de la qualité des services publics. Un message clair : la Génération Z veut être entendue, pas ignorée.
Un cri ironique a particulièrement retenu l’attention : « Pour devenir avocat, il te faut deux diplômes, un autre au Canada, un bac avec mention, et que le Parlement te protège ». Une référence directe aux propos polémiques du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui continuent d’alimenter la colère des jeunes.
Née sur la plateforme Discord, “Génération Z 212” s’est imposée en quelques semaines comme le visage d’une jeunesse connectée, impatiente et déterminée. Ses appels à manifester ont trouvé un écho dans plusieurs villes : Casablanca, Marrakech, Agadir, Tanger ou encore El Jadida.
Les premiers jours du mouvement ont été plus tendus. Des affrontements avaient éclaté, notamment dans la région de Souss-Massa, où des heurts à El Qoliaa avaient conduit les forces de l’ordre à intervenir. Trois personnes avaient perdu la vie, selon le ministère de l’Intérieur.
À Rabat, la mobilisation de ce dimanche s’est voulue un nouveau départ. Pas de violence, mais des voix unies pour réclamer une chose : le changement. Les jeunes de la Gen Z, ancrés dans leur époque, ne parlent plus le langage des partis. Ils réclament un avenir qui leur ressemble — plus juste, plus équitable et surtout, écouté.
