Le Maroc place la santé publique au cœur de son action budgétaire. Le PLF 2026 attribue 42,4 milliards de dirhams au ministère de la Santé et de la Protection sociale, soit une hausse de 30 % par rapport à 2025. Un signal fort de l’engagement du gouvernement à améliorer l’accès aux soins et à renforcer les capacités hospitalières du pays.
Sur cette enveloppe, 27,9 milliards seront consacrés au fonctionnement, dont 16,4 milliards aux salaires du personnel. Les 14,5 milliards restants financeront les projets d’investissement. Le ministère bénéficiera également de 8 000 nouveaux postes budgétaires, représentant près d’un quart des créations d’emplois publics prévues pour 2026 — un niveau inédit pour ce département.
Hôpitaux et CHU : la carte sanitaire se redessine
L’investissement hospitalier se poursuit à grande échelle. Le CHU Ibn Sina de Rabat sera achevé pour un coût de 7,5 milliards de dirhams, tandis que les CHU d’Agadir et de Laâyoune ouvriront leurs portes, ajoutant 1 367 lits au réseau national pour un budget global de 6 milliards de dirhams.
Les futurs CHU de Béni Mellal, Guelmim et Errachidia sont également en chantier, représentant un investissement cumulé de 6,8 milliards et plus de 3 800 lits supplémentaires. À cela s’ajoute un vaste programme de rénovation de 90 hôpitaux à travers le pays, doté de 1,32 milliard en crédits de paiement et 2 milliards en engagements.
Les principales régions bénéficiaires incluent Fès, Rabat, Meknès, Oujda et Agadir, tandis que les provinces du Sud — Laâyoune, Guelmim et Dakhla — verront leurs capacités renforcées pour garantir un accès équitable aux soins.
Centres de santé et services de proximité
Le ministère poursuit la réhabilitation du réseau de santé de première ligne. Après la modernisation de 1 400 centres, une deuxième phase de travaux couvrira 1 600 structures supplémentaires. Ce programme de 2,7 milliards de dirhams vise à rapprocher les soins des citoyens, notamment dans les zones rurales.
Autre chantier d’envergure : la création de 12 centres régionaux de transfusion sanguine, dont les deux premiers verront le jour en 2026 à Casablanca et Rabat, pour un budget global de 200 millions de dirhams.
Santé numérique : le virage digital s’accélère
Le PLF 2026 marque une étape clé dans la digitalisation du système de santé. La généralisation du dossier patient partagé, de la feuille de soins électronique et l’interopérabilité des systèmes hospitaliers doivent fluidifier les parcours et renforcer la qualité des soins.
Sur le plan administratif, le texte prévoit la réorganisation du réseau hospitalier public. Certains établissements perdront leur statut de régie autonome — notamment à Tanger, Al Hoceima, Tétouan et Larache — pour être intégrés dans une nouvelle logique de groupements sanitaires territoriaux.


