La Zakat, pilier fondamental de l’islam, retrouve une lecture contemporaine. Dans sa nouvelle Fatwa, le Conseil supérieur des Oulémas établit un cadre complet pour permettre aux Marocains de s’acquitter de cette aumône obligatoire selon la charia, tout en tenant compte de l’économie moderne.
Le texte, rédigé selon le rite malékite, détaille les biens concernés, les seuils imposables (nissab), le moment de l’exigibilité et les bénéficiaires. Il rappelle que la Zakat n’est ni un impôt ni une simple charité, mais un devoir spirituel et moral, garantissant la solidarité entre les croyants et la redistribution équitable des richesses.
Des règles adaptées à l’économie contemporaine
Grande nouveauté : la Fatwa élargit la Zakat aux revenus issus de secteurs modernes. En plus des biens classiques – récoltes, bétail, or et argent –, elle inclut désormais les activités commerciales, industrielles et de services.
Les professions du public et du privé, les acteurs de la santé, de l’éducation, des télécommunications ou encore de la culture et de la propriété intellectuelle sont concernés. Le taux reste fixé à 2,5 % du revenu net annuel, après déduction du minimum vital (3.266 dirhams mensuels) et des charges nécessaires.
Pour les activités agricoles, la Zakat varie entre 5 % et 10 % selon le mode d’irrigation, tandis que les produits forestiers et maritimes sont soumis à un taux de 2,5 % dès que le seuil de richesse est atteint.
Un cadre clair et inclusif
Le Conseil fixe le nissab à 595 grammes d’argent (environ 7.400 dirhams) ou 85 grammes d’or (environ 68.000 dirhams). Chaque fidèle peut choisir la référence à appliquer, même si les oulémas recommandent celle de l’argent pour élargir la solidarité.
La Fatwa réaffirme aussi que la Zakat ne peut être versée à ses proches à charge, et qu’elle doit profiter en priorité aux plus démunis, aux personnes endettées et aux causes d’intérêt public.
En intégrant les revenus modernes, le Conseil supérieur des Oulémas ancre la Zakat dans la société marocaine d’aujourd’hui. Cette mise à jour harmonise les pratiques, sécurise les calculs et renforce la confiance des fidèles.


