Le lancement officiel de la campagne agricole 2025-2026 a eu lieu vendredi 14 novembre à Arbaâ Ayacha, dans la province de Larache, sous la présidence du ministre de l’Agriculture, Ahmed Bouari. Cette nouvelle saison s’ouvre dans un contexte toujours tendu : ressources hydriques limitées, coûts de production élevés et pression constante des aléas climatiques.
Ahmed Bouari a salué la résilience du monde agricole. Il a rappelé que la précédente campagne avait dépassé les attentes malgré la sécheresse, avec 43 millions de quintaux de céréales et un rebond appréciable des cultures arboricoles. Des résultats qui démontrent, selon lui, la capacité du secteur à résister, mais aussi l’urgence d’un appui renforcé.
Semences, engrais, mécanisation : un arsenal pour sécuriser la production
Pour cette saison, le ministère mobilise 1,5 million de quintaux de semences sélectionnées, dont 1,2 million fournis par la SONACOS. Les prix sont maintenus à des niveaux subventionnés, et de nouvelles variétés de céréales, légumineuses et fourrages sont introduites afin de mieux s’adapter aux conditions climatiques actuelles.
Les engrais phosphatés restent disponibles au même tarif que l’an dernier, à hauteur de 650 000 tonnes. Le dispositif encourage également les analyses de sol, d’eau et de végétaux, indispensables pour optimiser les rendements.
Semis direct, irrigation d’appoint : une stratégie pour s’adapter au climat
Le semis direct prend une place centrale dans la nouvelle stratégie. La superficie prévue atteint 400 600 hectares, avec l’objectif d’atteindre un million d’hectares à l’horizon 2030. Pour accompagner cette montée en puissance, 235 semoirs seront distribués aux coopératives, associés à des sessions de formation et de sensibilisation.
La gestion de l’eau reste un enjeu majeur. Le programme d’irrigation d’appoint pour les céréales se poursuit afin de sécuriser les rendements. Si les besoins en eau d’irrigation ne dépassent pas 8 % des réserves actuelles des barrages, l’évolution du stock conditionnera la poursuite du programme dans certaines zones.
Assurance, financement, accompagnement : un dispositif complet
Le programme d’assurance multirisques couvrira cette année près d’un million d’hectares de céréales, légumineuses et oléagineux. Les arbres fruitiers pourront également bénéficier d’une couverture, avec une enveloppe dédiée pour 50 000 hectares.
Le Fonds de développement agricole reste mobilisé pour accélérer la mécanisation, l’irrigation localisée, la valorisation et les projets intégrés du plan « Génération Green ». Le ministère assure que l’ensemble des dispositifs d’accompagnement seront opérationnels dès le début de la campagne.
Reconstitution du cheptel : un programme massif déjà en action
La reconstruction du cheptel, lancée sur instructions royales, demeure un pilier de la saison. Doté de 12,8 milliards de dirhams, ce programme prévoit des aides directes pour l’achat d’aliments, le maintien des femelles reproductrices, la restructuration des dettes avec le Crédit Agricole du Maroc, des campagnes de vaccination et un accompagnement technique intensifié.
Le recensement national du cheptel, estimé à 32,8 millions de têtes, permet d’ajuster les aides. Le premier volet financier — soutien aux aliments et avance sur les primes — est déjà en cours de distribution.
Avec les récentes pluies enregistrées dans plusieurs régions, le ministre se montre prudemment optimiste. Il espère que les précipitations se poursuivront afin de garantir une campagne régulière. Il a assuré que ses services resteront mobilisés aux côtés des directions régionales, des provinces et de l’ensemble des intervenants du secteur.
