La réduction du droit d’importation sur les smartphones constitue l’une des décisions les plus marquantes du nouveau budget. Le taux, auparavant fixé à 17,5 %, est désormais ramené à seulement 2,5 %. Cette mesure concerne l’ensemble des appareils, qu’ils soient importés déjà assemblés ou sous forme démontée, en kits CKD ou SKD. Elle s’applique également aux téléphones destinés aux autres types de réseaux mobiles ou de communication sans fil.
Cette révision est présentée par les groupes de la majorité comme un levier essentiel pour renforcer la compétitivité du secteur structuré. Selon eux, le maintien d’un taux élevé favorisait les importations illégales et les circuits informels, rendant la concurrence déloyale. En réduisant le droit de douane, le gouvernement espère assainir le marché, encourager les opérateurs formels et freiner l’essor des filières parallèles.
À l’inverse, le safran voit son droit d’importation davantage encadré. Un amendement porté par la majorité et accepté par le gouvernement prévoit désormais un taux de 60 % par kilogramme. L’objectif est clair : protéger la production locale, notamment celle de Taliouine, région emblématique du précieux épice marocain. Les défenseurs de la mesure dénoncent un afflux massif de safran importé, principalement d’Iran et du Pakistan, qui déstabilise les prix et menace l’équilibre économique des producteurs nationaux.
Les groupes de la majorité alertent aussi sur un phénomène préoccupant : une partie du safran importé serait réexportée sous étiquette marocaine, parfois même présenté comme provenant de Taliouine. L’instauration d’un droit de douane élevé est donc perçue comme un rempart nécessaire pour préserver l’intégrité de la filière, garantir la traçabilité du produit et renforcer la valeur ajoutée locale.
Sur un autre plan, les conseillers ont adopté ce jeudi la première partie du projet de loi de finances 2026 lors d’une séance plénière consacrée à l’examen des amendements. Cette validation succède à celle de la Chambre des représentants et marque une nouvelle étape dans le dernier budget du mandat gouvernemental actuel. Sur les 227 amendements déposés par les groupes parlementaires à la Chambre des conseillers, 72 ont été retenus par l’exécutif, contre seulement 30 sur les 350 proposés au sein de la Chambre des représentants.
La séance, marquée par une forte absence de parlementaires, s’est soldée par 38 votes favorables, 12 oppositions et 7 abstentions. Un équilibre révélateur des enjeux politiques autour de ce budget final, qui combine ajustements techniques et mesures stratégiques destinées à sécuriser plusieurs filières économiques.


