La ministre canadienne de l’Immigration, lors d’une conférence de presse à Toronto, a présenté cette nouvelle initiative qui vise à retenir les médecins déjà actifs dans les communautés canadiennes. Le programme concerne plusieurs spécialités, dont les médecins urgentistes, chirurgiens, dermatologues et psychiatres, et s’adresse aux professionnels ayant exercé dans le secteur de la santé au cours des trois dernières années.
Selon le ministère, les provinces et territoires pourront désigner jusqu’à 5 000 médecins étrangers, dont les demandes de permis de travail seront traitées en seulement 14 jours. « Beaucoup de ces médecins traitent déjà des patients dans nos communautés. Nous ne pouvons pas nous permettre de les perdre », a insisté la ministre.
La présidente de l’Association médicale canadienne, Margot Burnell, a salué la mesure, la qualifiant de « pas dans la bonne direction », tout en soulignant que la reconnaissance des diplômes étrangers devait également être accélérée. Actuellement, plus de 13 000 médecins formés à l’étranger vivant au Canada n’exercent pas dans leur domaine, ce qui illustre le potentiel inexploité de cette main-d’œuvre qualifiée.
L’importance de ce programme se mesure également à la croissance historique des travailleurs étrangers temporaires (TET) dans le secteur de la santé. Selon Statistique Canada, leur nombre est passé de 3 200 en 2000 à 57 500 en 2022, représentant en 2022 3 % des services ambulatoires, 1 % des hôpitaux et 5 % des établissements de soins infirmiers, contre respectivement 0,4 %, 0,2 % et 0,3 % en 2000.
Cette initiative s’inscrit donc dans une stratégie globale pour répondre à la pénurie de personnel médical et améliorer l’accès aux soins pour l’ensemble des Canadiens, tout en valorisant les médecins étrangers déjà présents sur le territoire.


