C’est une mini-cité de tentes beiges octogonales, posées symétriquement dans la rocaille texane, à quelques kilomètres du Rio Grande. Sous les toiles du camp de Tornillo – la « vis », en espagnol –, les 1 200 lits rudimentaires ne suffisent plus à héberger les enfants migrants arrivés ces derniers mois illégalement sur le territoire américain. Le département de la santé des Etats-Unis a annoncé en début de semaine qu’il s’apprêtait à tripler les capacités d’accueil du lieu, à 3 800 lits.
Et pour cause : selon les informations du New York Times publiées jeudi 13 septembre, il n’y a jamais eu autant de mineurs isolés en détention dans le pays. Selon des nouveaux documents transmis au Congrès et auxquels le quotidien a eu accès, quelque 12 800 enfants étaient détenus au mois d’août sur le sol états-unien. En mai 2017, ils étaient 2 400.
« Tolérance zéro »
Le cas de certains de ces mineurs isolés avait été particulièrement médiatisé avant l’été. En vertu d’une politique de « tolérance zéro » face à l’immigration clandestine, instaurée au début de mai, plus de 2 300 mineurs avaient alors été séparés de leurs parents – parfois à plusieurs centaines de kilomètres – après leur traversée en famille de la frontière mexicaine.
Les vidéos montrant des bambins écartés de leurs parents par des officiers de police avaient provoqué un tollé, obligeant l’administration Trump, après plusieurs semaines d’indignation populaire, à revoir sa copie. En juin, un décret a interdit la séparation systématique des familles, et un juge fédéral de Californie a ordonné que toutes les familles « éligibles » soient réunies avant le 26 juillet...