Après cinq mois de paralysie de l'industrie cinématographique, le syndicat des scénaristes de Hollywood annonce un accord de principe avec les majors, ouvrant la voie à une reprise du travail sous réserve de l'approbation des membres. Cette résolution pourrait mettre fin à une grève qui a secoué l'industrie du divertissement.

Après une longue période de paralysie, le puissant syndicat des scénaristes de Hollywood et les grandes sociétés de production ont annoncé un accord de principe pour mettre fin à la grève qui a immobilisé l'industrie du divertissement pendant près de cinq mois. Les piquets de grève ont été temporairement suspendus, en attendant l'approbation du texte par la base syndicale.

Cet accord est un pas majeur vers la résolution du conflit qui a maintenu Hollywood en suspens. Les scénaristes de Hollywood, dont la grève a débuté il y a cinq mois, ont annoncé la nouvelle dans la nuit de dimanche à lundi. Selon une lettre envoyée par le syndicat des scénaristes de Hollywood (WGA) à ses membres, il s'agit d'un "accord de principe sur un nouvel accord de base minimum pour l'année 2023", ce qui signifie qu'un accord de principe a été trouvé sur l'ensemble des points clés, sous réserve de la finalisation du contrat.

Des avantages significatifs

La WGA s'est félicitée de cet accord, le qualifiant d'"exceptionnel" avec des avantages significatifs et des protections pour les scénaristes dans tous les domaines. Le président Joe Biden a également salué cet accord, soulignant le pouvoir de la négociation collective.

Bien que les détails de l'accord n'aient pas été divulgués, la lettre précise que les termes sont en cours d'élaboration et que la décision finale reviendra aux membres. Le syndicat a souligné qu'aucun scénariste ne devrait reprendre le travail tant que la WGA n'aura pas donné son autorisation explicite, mais les piquets de grève ont été suspendus dès l'annonce de l'accord.

La grève des milliers de scénaristes de cinéma et de télévision avait débuté en mai pour revendiquer une meilleure rémunération, des récompenses accrues pour les succès, et une protection contre l'intelligence artificielle. Pendant des mois, ils ont manifesté devant des géants du divertissement tels que Netflix et Disney, paralysant l'industrie.

Les pourparlers étaient restés au point mort pendant des semaines, mais récemment, les dirigeants de Netflix, Disney, Universal et Warner Bros Discovery ont directement pris part aux négociations. Les scénaristes ont insisté sur l'ajustement de leurs salaires à l'inflation, et sur la possibilité de recevoir une rémunération plus importante lorsque leurs créations rencontrent un succès sur les plateformes de streaming.

Les deux parties ont également exprimé leur inquiétude quant à l'utilisation de l'intelligence artificielle : les acteurs craignent la duplication de leur image ou de leur voix, tandis que les scénaristes redoutent que l'IA ne soit utilisée pour la rédaction de scripts, ce qui pourrait entraîner une réduction de leurs revenus ou une utilisation de leurs œuvres pour former des robots.

Cette grève a duré beaucoup plus longtemps que celle des scénaristes en 2007-2008, qui avait duré 100 jours et coûté 2,1 milliards de dollars à l'économie californienne. Selon une étude du Milken Institute, le coût de l'actuelle paralysie d'Hollywood est estimé à 5 milliards de dollars.

Cependant, même si l'accord avec les scénaristes est finalisé, la grève des acteurs se poursuivra. Leur syndicat, le SAG-AFTRA, n'a pas repris les négociations avec les producteurs depuis mi-juillet, bien que les deux syndicats partagent de nombreuses revendications. La résolution de la grève des scénaristes pourrait cependant ouvrir la voie à une résolution similaire pour les acteurs.