La conférence de presse de Fatiha El Moudni, censée apaiser les esprits, a eu l’effet inverse. Le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) a aussitôt réagi, dénonçant la détresse des familles impactées. Nabil Benabdallah, patron du parti, promet de porter le dossier sous la coupole du Parlement.
« Moderniser Rabat ne doit pas rimer avec exclusion sociale », a-t-il lancé, réclamant un recensement rigoureux des personnes touchées et des garanties sur l’équité des indemnisations. Le PPS se défend de toute récupération politique et promet des propositions « concrètes ».
Le PJD fustige l’opacité et les décisions unilatérales
Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) n’a pas mâché ses mots. Il accuse la mairie d’avoir organisé une conférence sous cloche, tenue à l’écart des habitants et des associations locales.
Abdessamad Abou Zahir, secrétaire régional, dénonce l’absence totale de documents officiels et réclame la publication immédiate des données sur les démolitions et les relogements. Selon le PJD, certaines opérations ont été menées sans base légale, en violation de l’article 35 de la Constitution qui protège la propriété privée.
La gauche dénonce une stratégie d’éviction des plus modestes
La Fédération de la Gauche Démocratique (FGD) va plus loin. Omar Hiyani, conseiller communal, parle d’« une mise en scène politique » et accuse la mairie de vouloir « nettoyer » la ville de ses classes populaires.
Il dénonce une absence de décret d’expropriation et pointe les ventes à l’amiable, qui selon lui, sacrifient les locataires et petits artisans sur l’autel de projets de prestige. Il cite l’exemple de Douar El Graa, dont les habitants attendent un relogement depuis des années.
Face à la fronde, Fatiha El Moudni campe sur ses positions. Elle assure que toutes les procédures ont été légales et encadrées. Les transactions ? Volontaires et contractualisées. Les concertations ? Réelles, sur 60 jours.
Mais la défiance reste forte. Entre pressions politiques et colère des habitants, l’exécutif communal devra désormais revoir sa copie ou risquer d’enflammer un dossier déjà explosif. Le bras de fer est lancé.