Ce qui était, en 2015, une initiative expérimentale est devenu un rendez-vous structurant du paysage artistique marocain. Pour sa dixième édition, Jidar-Rabat Street Art Festival déploie onze nouvelles fresques dans la ville. Des artistes venus de huit pays – de la Pologne au Mexique, de la France au Japon – viendront inscrire leur signature sur les murs de Rabat, donnant à la capitale des airs de laboratoire international du muralisme.
La programmation 2025 confirme cette dimension mondiale avec BEZT (Pologne), Smithe (Mexique), Demsky et Murfin (Espagne), Ratur et Nean (France), Lonac (Croatie), Iota (Belgique) et Yankamanta (Équateur). Le Maroc sera représenté par Masawi, Azhar et Blue Crab. Tous viennent faire dialoguer leurs univers, parfois abstraits, parfois figuratifs, avec l’urbanité de Rabat.
Trois cubes pour un même regard
Parmi les installations phares de cette édition, une œuvre collaborative baptisée « Paysages cubiques » réunira trois artistes – Hideyuki Katsumata, Iván McGill et Blue Crab – autour de trois volumes monumentaux, posés au cœur du parc Hassan II. Ces cubes de trois mètres symbolisent le voyage, la diversité des regards et la rencontre des cultures.
Autre nouveauté : Jidar Kids, un programme d’ateliers pour enfants qui se conclura par la réalisation d’une fresque collective, sous la direction de l’artiste Machima. Une manière de transmettre aux plus jeunes l’envie de créer, de s’exprimer, et de s’approprier leur environnement à travers l’art.
Visites, médiation et transmission
Cette édition met aussi l’accent sur la médiation. Trois circuits de visites guidées – en darija, en français et en anglais – sont proposés au public pour découvrir les fresques emblématiques et comprendre les intentions artistiques derrière chaque œuvre. Le festival prévoit également une série d’événements étalés sur toute l’année 2025 pour prolonger cette dynamique culturelle au-delà du mois de mai.
En dix ans, Jidar est devenu plus qu’un festival : un espace d’échange, d’expérimentation et de mémoire collective. Une fresque vivante, à l’image d’une ville qui ne cesse de se réinventer.