Dans son rapport annuel publié le 14 mai, Alstom a intégré à ses résultats un contrat de 800 millions d’euros, soit près de 8,6 milliards de dirhams, attribué par l’Office national des chemins de fer (ONCF) du Maroc. La commande, classée dans la catégorie « très grande vitesse », est la seule d’envergure mentionnée en Afrique du Nord pour l’exercice clos au 31 mars 2025.
Le document, long de 51 pages, présente ce contrat comme l’un des temps forts du second semestre, aux côtés de projets en Europe et sur le continent américain. Sans entrer dans les détails techniques, Alstom inscrit la commande marocaine dans la région AMECA (Afrique, Moyen-Orient, Asie centrale), une zone qui représente désormais 14 % de son carnet de commandes.
Un rebond industriel au service de la croissance
Au-delà de la commande marocaine, Alstom affiche une nette amélioration de ses fondamentaux. Son chiffre d’affaires atteint 18,5 milliards d’euros, en hausse de 18 % sur un an. Le volume des commandes grimpe à 19,8 milliards (+4,9 %), tandis que la marge opérationnelle ajustée se stabilise à 6,4 %.
Le groupe annonce également un retour à une trésorerie libre positive, avec un solde excédentaire de 502 millions d’euros. Sa dette nette, quant à elle, a été ramenée à 434 millions d’euros, contre près de 3 milliards un an auparavant, notamment grâce à un plan de cessions et une restructuration du portefeuille de projets.
Le Maroc, pivot régional dans la stratégie d’Alstom
Le contrat signé avec l’ONCF s’inscrit dans une dynamique où le Maroc se positionne comme un acteur ferroviaire de premier plan sur le continent. Déjà partenaire d’Alstom sur plusieurs projets, le Royaume confirme ainsi son ambition de développer un réseau à très grande vitesse plus étendu et structurant.
Dans un carnet de commandes qui avoisine les 95 milliards d’euros, le Maroc occupe désormais une place plus visible, notamment face à une Europe toujours dominante (60 % des commandes) et des Amériques en progression (13 %). Ce rééquilibrage régional pourrait annoncer d’autres projets ferroviaires dans la région, où Alstom semble vouloir consolider ses parts de marché.
Malgré les incertitudes économiques et les séquelles de l’intégration de Bombardier Transport, Alstom affiche ses ambitions : une marge opérationnelle ajustée entre 8 % et 10 % à moyen terme, et un objectif de 1,5 milliard d’euros de cash-flow cumulé d’ici 2026/2027.