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Aïd al-Adha : faut-il craindre une amende pour le sacrifice du mouton ?

Par EL BARHRASSI Meryem -le

Aïd al-Adha : faut-il craindre une amende pour le sacrifice du mouton ?
La rumeur d’une amende pour l’abattage rituel à l’Aïd al-Adha a enflammé les réseaux. Juristes et chercheurs tempèrent : aucune sanction n’est prévue par la loi. Le message royal reste une recommandation morale, non une obligation légale.

Des publications relayées massivement sur les réseaux sociaux affirment qu’une “amende” viserait quiconque procède au sacrifice rituel du mouton pour l’Aïd al-Adha. Certaines évoquent même la création d’une “commission spéciale” chargée de surveiller les citoyens.

 

Mais ces affirmations ne reposent sur aucune base légale, assurent plusieurs juristes interrogés par Hespress. Maître Choaib Lemsahl, président du Centre marocain de sensibilisation juridique, l’affirme : “Il n’y a ni infraction ni peine sans texte de loi.” Selon lui, le communiqué du Cabinet royal “n’abolit pas l’Aïd”, mais formule un appel au civisme dans un contexte de tension économique.

 

Il rappelle un principe fondamental du droit pénal : nul ne peut être poursuivi sans disposition claire publiée dans le Bulletin officiel. “Le choix de sacrifier ou non relève de la conscience individuelle. Mais socialement, il est perçu comme un acte chargé de sens dans un moment exceptionnel.”

 

Une recommandation, pas une interdiction

 

Si la fête est maintenue, l’appel royal invite à faire preuve de solidarité en évitant, si possible, l’abattage. Une nuance de taille, selon Lemsahl, souvent occultée dans le tumulte numérique. “Le communiqué n’a pas de force contraignante, mais il traduit un esprit de responsabilité collective.”

 

L’avocat dénonce par ailleurs les intentions malveillantes derrière ces rumeurs : “On joue sur l’émotion religieuse et sociale pour provoquer un climat de défiance. C’est irresponsable.”

 

Le message royal, une valeur partagée

 

Pour Khalid Touzani, chercheur en culture marocaine, l’appel royal ne doit pas être lu comme un ordre, mais comme une expression forte de leadership éthique. “C’est un acte de guidance. Le Roi, en tant que Commandeur des croyants, s’adresse à la conscience nationale, pas au code pénal.”

 

Il souligne que l’adhésion à cette recommandation est avant tout symbolique : elle reflète une culture d’unité et de solidarité profondément ancrée dans le tissu social. “Protéger le cheptel, préserver l’équilibre économique : c’est une responsabilité qui dépasse les catégories sociales.”

 

Le chercheur alerte aussi sur les origines possibles de certaines désinformations : “Elles peuvent venir de l’extérieur, avec pour objectif de semer la discorde entre le peuple et ses institutions.”

 

Entre liberté individuelle et responsabilité collective

 

En l’état actuel, aucune amende ni poursuite judiciaire ne menace ceux qui procèderont au sacrifice rituel. La recommandation royale s’inscrit dans une logique de solidarité et de gestion de crise.

 

Juristes et chercheurs appellent à faire preuve de discernement face à la désinformation. La célébration de l’Aïd reste possible, mais le message royal invite à une forme de sacrifice plus profonde : celle de l’intérêt personnel au profit du bien commun.


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