Au niveau national, les barrages marocains affichent un taux de remplissage de 34,1 %, soit 5,7 milliards de m³ stockés. Un chiffre qui traduit la persistance du déficit pluviométrique et des chaleurs estivales.
Derrière cette moyenne se cachent de fortes disparités régionales. Certaines zones disposent encore de marges de sécurité, tandis que d’autres approchent des seuils critiques.
Le Bouregreg reste le mieux approvisionné avec 63,4 % de remplissage, grâce au barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah qui sécurise l’alimentation de Rabat et Salé.
Le Loukkos suit avec 51,1 %, porté par Chefchaouen (90 %), Charif El Idrissi (89 %) et Oued El Makhazine (82 %). Le Sebou atteint 46 %, notamment grâce au barrage Al Wahda (48 %), le plus grand du pays.
Dans le Sud et l’Est, la situation est plus fragile. Le Souss-Massa tombe à 18,6 %, avec plusieurs barrages stratégiques sous les 15 %. La Moulouya plafonne à 27,4 %, malgré le barrage Sur Oued Za rempli à 100 %.
Le Draa-Oued Noun affiche 29 %, dominé par Mansour Dahbi (40 %), mais les autres retenues peinent à dépasser les 25 %.
Le bassin de l’Oum Errabia est le plus touché, avec seulement 10,3 % de remplissage. Les grands barrages comme Al Massira (3 %), Bin El Ouidane (15 %) et Ahmed El Hanssali (15 %) restent largement en deçà de leur capacité. Cette situation accentue la pression sur le centre du pays, déjà confronté à des tensions récurrentes d’approvisionnement en eau potable et en irrigation.
Les disparités entre régions rappellent l’urgence d’une gestion intégrée des ressources. Entre zones excédentaires et bassins en crise, le défi est de concilier besoins agricoles, industriels et domestiques dans un contexte de stress hydrique durable.
