Abdelilah Benkirane est sorti de son silence. Dans une vidéo diffusée mardi 7 octobre, le secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD) a exhorté les jeunes du mouvement GenZ212 à ne pas manifester à la veille du discours royal prévu vendredi.
« Les Marocains n’aiment pas qu’on fasse pression sur Sa Majesté le Roi », a-t-il déclaré, qualifiant de « geste inopportun » la décision du collectif de suspendre ses mobilisations jusqu’à jeudi. Selon lui, cette temporalité pourrait être perçue comme une tentative d’influence sur le discours royal.
« Votre message a été entendu »
Pour Benkirane, les revendications de la jeunesse ont déjà trouvé un écho. « Vous avez été entendus. Les autorités concernées répondront sans doute à vos attentes », a-t-il assuré.
L’ancien chef du gouvernement a toutefois mis en garde contre le risque de débordement symbolique : « Est-il approprié que Sa Majesté s’adresse au Parlement pendant que vous manifestez ? Ce ne serait ni conforme à votre démarche, ni bénéfique pour votre cause. »
Une mise en garde sur l’image du pays
Benkirane a insisté sur la portée internationale du moment politique. « L’image du Maroc souffrirait grandement de telles actions, et ce n’est pas un détail », a-t-il souligné, avant d’ajouter : « Je suis convaincu que vous ne souhaitez pas nuire à votre pays. »
Il a également salué la maturité du mouvement, notant l’évolution de son discours et son respect du cadre institutionnel. « Vous citez les paroles du Roi et vous lui parlez avec considération. C’est une preuve de maturité et de patriotisme », a-t-il reconnu.
Une jeunesse entre stratégie et symbolique
De son côté, la GenZ212 a expliqué sa décision de suspendre temporairement ses mobilisations « pour se réorganiser et renforcer l’efficacité des prochaines actions ».
Le collectif, qui exige notamment la reddition des comptes et des réformes structurelles dans la santé et l’éducation, affirme que cette pause n’est pas un recul mais une étape stratégique avant la reprise prévue jeudi, veille du discours royal.
Benkirane, lui, en appelle à la retenue : « Le discours royal ne doit pas être perturbé. Ce moment appartient à tout le pays. »
