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Paris, Rabat, ONU… tout le monde avance, sauf Alger

Par EL BARHRASSI Meryem -le

Paris, Rabat, ONU… tout le monde avance, sauf Alger
Deux revers diplomatiques en moins d’une semaine, et Alger se découvre une nouvelle spécialité : l’isolement international. Entre une France qui revoit ses accords et un Maroc qui engrange les succès diplomatiques, le régime algérien persiste dans un splendide isolement… que plus personne ne semble vouloir partager.

Il y a des coups qui font plus mal à l’ego qu’à la diplomatie. Le premier est venu de Paris.

Le 30 octobre, l’Assemblée nationale française a adopté, à l’initiative du Rassemblement national, une résolution appelant à réviser l’accord de 1968 sur l’immigration algérienne. Cet accord, longtemps intouchable, accordait des privilèges particuliers aux ressortissants algériens en France.

 

L’adoption de ce texte — une première pour un projet du parti de Marine Le Pen — a été vécue comme une gifle par Alger. Et pas une petite. Car au-delà du symbole, c’est tout un modèle de relation asymétrique entre la France et l’Algérie qui vacille.

 

À Alger, on crie à la provocation. À Paris, on parle de « mise à jour nécessaire ». Entre les deux, un froid s’installe, glacé par une réalité : le temps des privilèges semble bel et bien révolu.

 

Le second revers est venu de New York. Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution entérinant l’initiative marocaine d’autonomie comme seule base crédible et durable pour résoudre le dossier du Sahara.

 

Une décision que L’Express qualifie de « victoire éclatante pour Rabat » et de « défaite retentissante pour Alger », qui soutient le Polisario depuis un demi-siècle, sans résultat tangible sinon diplomatique.

 

Même la Russie, alliée historique et fournisseur d’armes, a préféré lever les yeux au ciel plutôt que la main : pas de veto, pas de soutien. L’isolement, quand il devient systémique, finit par ressembler à un choix.

 

Selon L’Express, le régime algérien évolue désormais dans « un isolement étouffant », prisonnier d’une doctrine de non-alignement sortie tout droit du musée des années 70.

Le pays a perdu la confiance de la plupart de ses voisins, se contente d’une relation polie avec Tunis, et se découvre une passion pour les monologues diplomatiques.

 

Le chercheur Ricardo Fabini résume la situation avec un flegme implacable : « L’Algérie refuse de construire de véritables alliances, et se retrouve donc incapable d’obtenir du soutien lorsqu’elle en a besoin. »

 

À force de se proclamer « non alignée », l’Algérie finit par n’être alignée sur personne. Son isolement, autrefois brandi comme une posture fière et indépendante, tourne désormais à la solitude diplomatique.

Les revers s’enchaînent, les alliés se taisent, et les observateurs s’interrogent : le régime algérien a-t-il encore une boussole, ou navigue-t-il à vue entre nostalgie et orgueil ?

 

Pendant que Rabat consolide ses alliances et que Paris tourne la page, Alger s’accroche à son discours de résistance. Une résistance qui, à défaut de convaincre le monde, rassure les murs du Palais d’El Mouradia.


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