Le signal était attendu. Il est désormais concret. À la mi-décembre, les prix des carburants amorcent un repli à la pompe, mettant fin à une phase de stabilité prolongée. Une respiration pour les automobilistes, en cette fin d’année marquée par la pression sur le pouvoir d’achat.
Dans les stations-service de Casablanca, l’ajustement est net. Le gasoil se négocie autour de 10,60 dirhams le litre. L’essence, elle, s’affiche à près de 12,30 dirhams. Dans les deux cas, la baisse atteint environ 35 centimes par litre, avec de légères variations selon les enseignes.
Ce recul s’inscrit dans une tendance globale. Sur les marchés mondiaux, les cours du pétrole poursuivent leur détente. Le Brent est repassé sous la barre des 60 dollars le baril, un seuil qu’il n’avait plus franchi depuis plusieurs mois. Le WTI américain évolue autour de 55 dollars, confirmant une trajectoire baissière.
Plusieurs facteurs se conjuguent. L’offre mondiale demeure abondante, soutenue par des niveaux de production élevés. En face, la demande reste contenue, notamment en Chine, où le ralentissement économique freine la consommation énergétique. Le climat géopolitique, plus apaisé ces dernières semaines, a également contribué à réduire la pression sur les prix.
Pour certains observateurs, cette conjoncture ouvre une fenêtre stratégique. Le retour du baril sous les 60 dollars pourrait permettre de renforcer les stocks nationaux. Mais la marge de manœuvre reste limitée.
Le Maroc continue de pâtir de faiblesses structurelles. L’absence de capacités de stockage de pétrole brut depuis l’arrêt de la raffinerie nationale, le manque d’obligations strictes sur les stocks stratégiques des distributeurs et les contraintes logistiques pèsent sur toute stratégie d’anticipation.
Le scénario rappelle celui de la crise sanitaire, lorsque la chute historique des prix n’avait pas pu être pleinement exploitée. Aujourd’hui encore, la baisse à la pompe apporte un soulagement ponctuel. Mais elle ne dissipe pas les interrogations de fond.
