Le Maroc, pays à forte tradition oléicole, connaît cette année une situation sans précédent dans le secteur des olives. Le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a confirmé lors d’une séance parlementaire que la production nationale d’olives ne dépasserait pas 950 000 tonnes, soit une chute de 40 % par rapport aux moyennes habituelles. Cette situation est attribuée à plusieurs années consécutives de sécheresse qui ont affecté jusqu’aux zones irriguées, soumises également à des vagues de chaleur exceptionnelles.
La réduction drastique de la production d’olives impactera inévitablement la disponibilité d’huile d’olive sur le marché local. Selon le ministre, le volume d’olives récoltées ne suffira pas à répondre à la consommation nationale, estimée entre 130 000 et 140 000 tonnes par an. Cette pression sur l’offre risque de faire flamber les prix, un phénomène déjà visible ces dernières années. Le quotidien *Al Ahdath Al Maghribia* rappelle d’ailleurs que le prix de l’huile d’olive a déjà plus que doublé, mettant en difficulté une partie de la population qui pourrait être contrainte de restreindre sa consommation.
Pour contrer cette flambée des prix et garantir un approvisionnement stable, le gouvernement a décidé de suspendre temporairement les droits d’importation sur les huiles « vierges » et « extra-vierges ». Cette mesure d’urgence vise à alléger les prix sur le marché intérieur. En parallèle, des contrôles de qualité seront renforcés pour s’assurer que les produits importés respectent les normes en vigueur.
Concernant les exportations, une régulation plus stricte est également à l’ordre du jour, avec un système d’autorisation pour certaines catégories d’huiles, limitant ainsi les quantités destinées à l’exportation. L’objectif est de préserver une partie de la production nationale pour la consommation locale afin de prévenir une pénurie.
La situation actuelle ne semble pas prête de se résoudre rapidement, et les perspectives de la filière oléicole marocaine demeurent incertaines. La sécheresse et les changements climatiques aggravent chaque année la pression sur les récoltes, et malgré les initiatives gouvernementales, la filière reste exposée aux aléas climatiques. La crise des olives et de l’huile d’olive au Maroc pourrait marquer un tournant pour le secteur, poussant à une redéfinition des stratégies de production et de gestion des ressources hydriques pour assurer la pérennité de cette filière emblématique du pays.
