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Témara : une erreur d’identification à la morgue sème le trouble entre deux familles endeuillées

Par EL BARHRASSI Meryem -le

Témara : une erreur d’identification à la morgue sème le trouble entre deux familles endeuillées
Une famille enterre un corps qui n’est pas celui de son fils. L’hôpital évoque une reconnaissance affirmée, mais les procédures d’identification sont pointées du doigt.

Le choc est venu après l’enterrement. À Aïn Atiq, une famille endeuillée découvre que le corps qu’elle venait d’inhumer n’était pas celui de son fils, Ayoub, mort dans un accident de la route à Témara. Une confusion qui a nécessité l’exhumation du corps et l’intervention de la police scientifique pour lever le doute.

 

Le drame remonte au samedi 18 mai. Le corps d’Ayoub est transporté à la morgue de l’hôpital Lalla Aïcha, à Témara. Alertée, sa famille se rend sur place pour l’identifier. Le père, en présence d’un policier et du personnel hospitalier, affirme reconnaître son fils. La levée de corps est alors autorisée. L’enterrement a lieu dans la foulée, au cimetière Ennofate.

 

Mais quelques heures plus tard, un appel bouleverse tout : l’hôpital annonce un doute sur l’identité du corps inhumé. En parallèle, une autre famille, originaire de Salé, signale que le corps toujours à la morgue pourrait être celui de leur proche, lui aussi victime d’un accident de la route le même jour.

 

Les premières constatations révèlent un enchaînement confus : deux jeunes hommes, morts dans deux accidents distincts, ont été déposés à la morgue dans des délais rapprochés. Le bracelet d’identification, censé éviter ce genre d’erreurs, n’aurait pas permis de distinguer clairement les deux dépouilles, ou n’aurait pas été vérifié correctement.

 

Une exhumation a été ordonnée. Le corps enterré à Aïn Atiq a été ramené à la morgue pour une confrontation entre les deux familles. L’objectif : corriger la méprise et permettre un enterrement conforme à l’identité du défunt.

 

Selon Hespress, les responsables de la délégation du ministère de la Santé dans la préfecture de Skhirat-Témara et les équipes de l’hôpital réfutent toute négligence. Ils soutiennent que l’identification a été validée « formellement » par le père d’Ayoub, seul responsable — selon eux — de la méprise. « Conformément à la procédure, il a confirmé sans équivoque qu’il s’agissait de son fils », indique une source interne à l’établissement hospitalier.

 

La dépouille d’Ayoub, restée à la morgue, devrait être inhumée ce lundi. Le corps précédemment enterré sera restitué à sa véritable famille. En attendant les conclusions de l’enquête, la confusion jette une lumière crue sur les pratiques d’identification dans les services de médecine légale, souvent sous tension et confrontés à la détresse des familles.

 

L’affaire soulève aussi une question plus large : celle des garanties réelles apportées aux proches dans des moments où la douleur brouille le discernement, et où l’administration ne peut se permettre l’approximation.


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