C’est au terme d’une filature discrète que les gendarmes ont pu capturer celle que l’on soupçonne d’avoir dirigé un réseau d’avortements clandestins opérant à Casablanca. La cheffe présumée a été arrêtée dans le quartier Hay Mohammadi, après avoir été piégée par les enquêteurs.
Selon les informations publiées par Assabah ce mardi 20 mai, la suspecte ciblait principalement de jeunes femmes enceintes hors mariage. Elle leur proposait d’interrompre leur grossesse à l’aide de comprimés abortifs vendus au prix de 1.000 dirhams l’unité, avant de procéder elle-même aux actes dans un appartement de Lahraouyine.
L’enquête a révélé des pratiques d’une extrême violence. L’accusée opérait sans matériel médical ni précaution sanitaire, utilisant un outil rudimentaire proche d’un ustensile de cuisine pour extraire le fœtus, parfois à un stade avancé de la grossesse.
Les fœtus, selon les premiers éléments, étaient ensuite abandonnés dans des bennes à ordures ou jetés dans les canalisations de la région. Des scènes décrites par les enquêteurs comme d’une rare brutalité, laissant les jeunes femmes dans des états critiques.
L’arrestation de la suspecte ne marque peut-être que le début de l’affaire. Présentée devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca, elle a été placée en détention dans l’attente d’une enquête plus poussée.
Les autorités judiciaires cherchent à établir d’éventuelles connexions avec d’autres filières, notamment celles impliquées dans la vente de pilules abortives ou de médicaments interdits. L’enquête continue pour identifier tous les acteurs de ce marché clandestin.