Massad Boulos, envoyé spécial de l’ancien président américain Donald Trump, s’apprête à poser ses valises au Maroc. Ce déplacement s’inscrit dans une tournée régionale pilotée par l’aile diplomatique de Trump, qui cherche à réactiver son influence au Maghreb et au Sahel. Objectif : resserrer les liens avec des partenaires jugés fiables et stables.
Le choix du Royaume n’est pas anodin. Rabat est vu comme un allié stratégique, engagé sur plusieurs fronts régionaux — diplomatiques, sécuritaires et économiques. Pour Washington, c’est un point d’ancrage solide dans une zone sous pression, entre tensions sahéliennes et recompositions post-crises.
Sahara : une ligne claire, réaffirmée
Boulos connaît bien le terrain. Fidèle au camp Trump, il a rappelé à plusieurs reprises la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, décidée en 2020. Un soutien qu’il qualifie de « ferme et sans ambiguïté ».
Pour l’émissaire, le plan d’autonomie marocain reste « la seule voie pragmatique » pour résoudre un différend régional figé. Toute tentative de remettre en question cette position, dit-il, relèverait d’un « contresens diplomatique ».
Une diplomatie américaine en redéploiement
Derrière cette visite se dessine une stratégie plus large. Trump, en coulisses, nourrit l’ambition de redonner un souffle nouveau à la politique étrangère américaine en Afrique. Les dossiers soudanais et libyen sont dans son viseur. Le Maghreb, et en particulier le Maroc, est perçu comme la clé d’un nouvel équilibre régional.
Le Royaume, fort de son réseau en Afrique et de sa coopération sécuritaire avec Washington, apparaît comme un interlocuteur naturel. Sa diplomatie de terrain et ses relais multilatéraux font de lui un partenaire de choix dans une phase de repositionnement stratégique.
La venue de Massad Boulos pourrait marquer le début d’un nouveau cycle. Plus qu’une visite protocolaire, cette tournée prépare le terrain à un éventuel retour de Trump dans les affaires internationales. Et le Maroc, fidèle à son rôle de trait d’union entre l’Afrique, l’Occident et le monde arabe, pourrait en être l’un des piliers.
