Le Maroc compte désormais près de 23 millions de cartes bancaires en circulation, selon le dernier rapport annuel de supervision bancaire publié par Bank Al-Maghrib. Une hausse de 12 % en un an. Mais cette dynamique ne s’accompagne pas encore d’une mutation des usages : 86 % des opérations restent des retraits en espèces, contre 88 % en 2023.
Autrement dit, malgré l’essor des services digitaux, le cash continue de dominer les pratiques de paiement. Un frein pour la modernisation du paysage financier que BAM tente de faire évoluer.
Face à cette inertie, la Banque centrale a engagé plusieurs réformes pour stimuler les paiements électroniques. L’ouverture du marché aux établissements de paiement en 2014, la mise en place d’un cadre d’agrément unifié, ou encore le lancement de la solution mobile « M-Wallet » en 2018 figurent parmi les principales initiatives.
Objectif affiché : renforcer l’inclusion financière, réduire la circulation du cash et élargir l’accès aux services bancaires numériques, notamment dans les zones rurales.
La progression du nombre de cartes traduit une bancarisation en hausse, mais le réflexe numérique tarde à s’imposer. Pour BAM, le défi est clair : il faut convertir les utilisateurs en payeurs numériques. Et faire du téléphone portable, bien plus répandu que la carte, un levier d’accélération.
Avec un cadre réglementaire plus ouvert et des outils interopérables, la Banque centrale mise sur une nouvelle ère de paiement. Reste à convaincre les usagers de lâcher les billets.