Les distributeurs de carburants opérant au Maroc ont, selon le Conseil de la concurrence, globalement répercuté la baisse des cotations internationales enregistrée début 2025. Pour le gasoil, la totalité du recul des prix mondiaux a été intégrée dans les prix de cession, et ce malgré une hausse des coûts d’achat évaluée à 0,12 dirham par litre.
Du côté de l’essence, le réajustement a été encore plus marqué. Les prix ont baissé de 9 centimes par litre au-delà de la seule réduction des coûts d’achat, qui s’est limitée à 0,04 dirham. Ce mouvement a coïncidé avec une chute plus prononcée des cours à partir de la mi-février, notamment pour l’essence.
L’impact sur les marges est mesuré. Pour le gasoil, la marge brute moyenne a légèrement reculé à 1,24 dirham/litre contre 1,34 DH en 2024. À l’inverse, l’essence affiche une hausse à 1,95 DH/litre, contre 1,85 DH un an plus tôt.
L’importation, elle, s’est intensifiée. Les volumes de gasoil et d’essence importés ont grimpé de 10,4 % sur un an, atteignant 1,62 million de tonnes. Mais leur valeur a chuté de 6,9 %, à 12 milliards de dirhams, sous l’effet direct de la baisse des cours.
Neuf sociétés couvrent 82 % des importations et détiennent 81 % de la capacité nationale de stockage, restée stable à 1,27 million de tonnes à fin mars. Aucun mouvement notable sur ce front, signe d’un ralentissement dans le développement logistique.
Côté fiscalité, les recettes générées par la TIC et la TVA sur les importations ont atteint 6,86 milliards de dirhams, soit une progression de 6,4 % en un an. Ce surcroît de recettes (+412 millions de dirhams) résulte essentiellement de l’augmentation des volumes importés, notamment en gasoil.
Le secteur enregistre l’arrivée d’un nouvel opérateur agréé, portant à 36 le nombre d’acteurs disposant d’un agrément provisoire. Pour autant, les neuf distributeurs majeurs conservent une position dominante, bien que leurs ventes aient reculé de 2 % en glissement annuel, avec 1,67 milliard de litres écoulés sur le trimestre.
Malgré les dynamiques observées sur les cours mondiaux, le marché marocain reste marqué par des marges contrôlées, une concentration élevée, et une infrastructure de stockage sous tension. Une équation encore sensible à l’approche de la haute saison.