Jeudi 24 juillet, Emmanuel Macron a choisi les réseaux sociaux pour faire passer un message fort. Dans un post publié sur son compte X, le président français a déclaré : « La France reconnaîtra l’État de Palestine en septembre à l’ONU ». Un geste que l’Élysée présente comme une continuité logique de l’engagement français pour une « paix juste et durable au Proche-Orient ».
Le chef de l’État appelle à « bâtir enfin un État palestinien viable » et à « assurer qu’il participe à la sécurité de tous dans la région ». En assumant cette position, la France deviendra le premier pays du G7 et du Conseil de sécurité à reconnaître officiellement la Palestine — rejoignant ainsi les 142 membres de l’ONU ayant déjà franchi ce pas.
Une décision mûrie depuis Gaza
Cette annonce n’est pas un coup de théâtre. Elle s’inscrit dans un processus diplomatique engagé depuis plusieurs mois. En avril, Macron avait fustigé la situation humanitaire à Gaza lors d’un déplacement en Égypte. En juin, une reconnaissance formelle avait été envisagée à New York, en marge d’un sommet coorganisé avec l’Arabie saoudite. Mais la montée des tensions entre Israël et l’Iran avait repoussé l’annonce.
Le calendrier est désormais acté. Paris entend marquer les esprits en coprésidant avec Riyad une conférence internationale censée relancer la solution à deux États. Une démarche que la diplomatie française qualifie de « contribution décisive » à la paix au Proche-Orient.
Entre adhésions palestiniennes et critiques israéliennes
La réaction palestinienne ne s’est pas fait attendre. L’OLP salue un « acte historique ». Son vice-président, Hussein al-Cheikh, remercie Macron pour une décision conforme « au droit international et au droit des Palestiniens à l’autodétermination ». Le Hamas, lui, parle d’une « étape positive » et appelle les pays européens à suivre l’exemple français.
Israël, en revanche, dénonce. Benyamin Netanyahu fustige une « récompense à la terreur » et évoque un affaiblissement de la sécurité israélienne. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, parle d’une « tache noire dans l’histoire française ».
Washington serre les rangs
Côté américain, l’annonce fait grincer. Le secrétaire d’État Marco Rubio s’insurge contre une « initiative imprudente », accusant Paris de servir « la propagande du Hamas » et de « trahir les victimes du 7-Octobre ».
Dans un climat géopolitique chargé, la décision française crée un précédent. Elle place la diplomatie de l’Élysée au centre du jeu, entre aspirations palestiniennes, pressions israéliennes et équilibres fragiles au sein de la communauté internationale.