Depuis le mercredi 23 juillet, impossible de commander un repas via Glovo à Nouaceur, Bouskoura ou Dar Bouazza. L’application affiche un message laconique : « interruption pour des raisons opérationnelles en coordination avec les autorités locales ». Une coupure nette, qui sonne comme une sanction administrative.
En réalité, cette décision découle de plusieurs mois de tension entre l’entreprise espagnole et les autorités provinciales. En ligne de mire : l’absence d’autorisations légales, des pratiques jugées non conformes et des inquiétudes grandissantes sur la sécurité des usagers.
Des livreurs sans cadre ni filet
Selon nos informations, les autorités reprochent à Glovo de ne pas avoir régularisé la situation de ses livreurs. La plupart opèrent sans contrat formel, ni couverture sociale. Les dispositifs de suivi des livraisons et des paiements seraient également défaillants.
Autre grief : l’entreprise n’aurait jamais transmis la liste de ses livreurs, malgré les demandes répétées des autorités. Or, certains d’entre eux auraient des antécédents judiciaires. Une situation jugée préoccupante, alors que ces coursiers sont en contact direct avec des clients, souvent à domicile.
Des repas mal conditionnés, des risques sanitaires réels
Le volet sanitaire n’est pas en reste. D’après plusieurs sources concordantes, les repas livrés seraient souvent mal emballés, exposés à l’air, à la chaleur ou à la poussière. Les caissons de livraison posent également question. Leur hygiène laisse à désirer, selon les autorités, qui redoutent des risques pour la santé publique. Glovo aurait été alerté à plusieurs reprises, sans réelle amélioration constatée.
Glovo se dit prêt à coopérer
L’entreprise assure, dans une déclaration à Médias24, « opérer dans un cadre conforme à l’échelle nationale », tout en reconnaissant « les spécificités locales » de certaines provinces. « La sécurité routière est une priorité », affirme un responsable, évoquant des initiatives en cours avec les autorités. Il ajoute que Glovo « travaille activement à une reprise rapide dans l’intérêt de tout l’écosystème, y compris les livreurs et les restaurateurs ».
La reprise, justement, ne sera possible qu’après une mise en conformité. Pour l’heure, les livreurs de Glovo sont à l’arrêt, et les clients privés de service. Les autorités, elles, entendent bien encadrer un secteur en pleine expansion, mais encore loin des standards exigés.