Surplombant l’Oued Sakia El Hamra, le viaduc en construction à Laâyoune s’annonce comme l’ouvrage d’art le plus ambitieux jamais construit sur les routes marocaines. D’une longueur de 1.648 mètres et d’une largeur de 21,4 mètres, il reposera sur 15 travées portées par des pieux s’enfonçant sur 7 kilomètres cumulés. Le chantier, porté par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, affiche déjà 23 % de taux d’avancement.
Prévu pour juillet 2027, le viaduc intègre deux chaussées distinctes à double voie ainsi qu’un trottoir piéton. Son objectif est clair : fluidifier la circulation autour de Laâyoune, contourner les crues, sécuriser le transit routier et soutenir le désenclavement logistique au sud du pays.
Un maillon-clé de la voie express Tiznit-Dakhla
Le pont s’inscrit dans la voie express Tiznit-Dakhla, longue de 1.055 kilomètres, conçue pour doubler et élargir la route nationale n°1. À la clé : un gain de plus de cinq heures pour les voitures et trois heures pour les poids lourds.
Le projet mobilise une enveloppe de plus de 9 milliards de dirhams et compte déjà 16 ponts et viaducs, 6 contournements urbains, 7 aires de repos et 18 zones de déversement. À ce jour, les travaux principaux sont achevés. La route est entrée en phase d’expérimentation afin de tester les flux, la signalisation et le drainage avant ouverture complète.
Une artère stratégique pour l’Afrique
Ce chantier, lancé dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud initié en 2015 par le Roi Mohammed VI, dépasse les seuls enjeux d’infrastructure. Il s’agit d’un levier pour renforcer l’attractivité des régions sahariennes, connecter les bassins économiques du sud et ancrer davantage le Royaume dans sa profondeur africaine.
Piloté en partenariat avec les ministères concernés et les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun, Dakhla-Oued Eddahab et Souss-Massa, ce projet illustre une volonté : faire des routes du Sud un vecteur d’unité territoriale, de mobilité renforcée et de développement intégré.