Maryam Touzani revient sous les projecteurs avec Calle Malaga, son troisième long-métrage. Tourné au Maroc, en langue espagnole, le film ouvre sa carrière en festival avec deux sélections de haut vol : Spotlight à la Mostra de Venise et Special Presentations au Festival international de Toronto (TIFF). Une entrée en matière qui confirme la place grandissante de la réalisatrice marocaine sur la scène internationale.
Produit par Nabil Ayouch, Calle Malaga met en scène Carmen Maura, légende du cinéma espagnol, dans le rôle de Maria Angeles, une septuagénaire installée à Tanger. Lorsque sa fille débarque de Madrid pour vendre l’appartement familial, Maria se lance dans une lutte discrète pour garder sa maison, son quotidien… et une part d’elle-même.
Mémoire, désir et enracinement
Le film explore la tension entre transmission et déracinement, dans une ville marocaine filmée comme un personnage à part entière. Maria refuse l’effacement. Elle se bat pour ses souvenirs, ses objets, ses repères. Et contre toute attente, elle redécouvre le désir. Carmen Maura incarne ce combat avec nuance et retenue, entre résistance silencieuse et éveil intérieur.
Avec ce récit intimiste, Maryam Touzani poursuit un travail d’orfèvre entamé avec Adam (Cannes 2019) et Le Bleu du Caftan (Cannes 2022), ce dernier ayant connu un succès mondial, jusqu’à la shortlist des Oscars. Calle Malaga s’inscrit dans cette même veine, mêlant ancrage local et portée universelle.
Un film marocain aux accents pluriels
Coproduction maroco-européenne, Calle Malaga réunit Ali n’ Productions, Les Films du Nouveau Monde, Mod Producciones, One Two Films et Velvet Films. Sa distribution internationale est assurée par Films Boutique, avec des sorties déjà annoncées en France, Espagne, Allemagne, Belgique, Italie et Maroc. Le film est attendu en salles en mars 2026.
Avec Calle Malaga, Maryam Touzani confirme qu’elle sait capter les fractures intimes là où d’autres filment les grands drames. Et que le cinéma marocain a encore beaucoup à dire, au féminin, et sans fracas.
