Le journaliste marocain Mohamed El Bakkali est de retour à Paris. Il a atterri lundi soir, accueilli par ses proches et ses soutiens, après plusieurs jours de détention en Israël. Correspondant d’Al Jazeera, El Bakkali avait été arrêté samedi dernier par la marine israélienne alors qu’il participait à une mission humanitaire vers Gaza à bord du navire Handala.
La flottille, partie de Syracuse en Sicile le 13 juillet, transportait de l’aide médicale et alimentaire destinée aux habitants de la bande de Gaza. Interceptée dans les eaux internationales de la Méditerranée, elle a été arraisonnée par les forces israéliennes, qui ont conduit les passagers, dont plusieurs activistes étrangers, vers Israël.
Avant son arrestation, El Bakkali avait enregistré une vidéo dans laquelle il appelait les autorités marocaines à intervenir si son navire était intercepté.
Un retour salué, des zones d’ombre persistantes
C’est son frère, Mustapha El Bakkali, qui a confirmé son arrivée à Paris, publiant une photo et un message sobre : « Dieu merci, bon retour parmi nous, héros ». Le journaliste prévoit de rentrer à Casablanca ce mardi.
الحمد لله على
سلامتك يا بطل✌🏻❤️#محمد_البقالي
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Malgré sa libération, plusieurs questions restent sans réponse. Selon le centre juridique israélien Adalah, El Bakkali a été détenu sans chef d’accusation officiel. Le matériel des passagers aurait été confisqué et des interrogatoires prolongés menés, sans base légale claire.
Mobilisation marocaine
Son arrestation a suscité une mobilisation rapide au Maroc. ONG, syndicats, journalistes, élus et partis politiques ont dénoncé cette détention jugée arbitraire. Des appels à la protection des journalistes et au respect du droit humanitaire se sont multipliés.
L’Observatoire marocain contre la normalisation a salué sa libération, annonçant son retour imminent au Maroc.
Pour l’heure, les autorités israéliennes restent silencieuses sur les conditions de détention du journaliste et les motivations de cette arrestation. Mais l’affaire, portée par un large élan de solidarité, relance le débat sur la liberté de la presse et l’entrave à l’action humanitaire dans les zones de conflit.